SES INFLUENCES
Travaillant sur l’histoire de l’esclavage et son héritage dans la société contemporaine, elle rend compte des relations entre Noirs et Blancs, esclaves et maîtres, de la ségrégation et de ses contradictions. Elle dépeint la violence entre les hommes, celle théâtralisée des conflits en plein jour mais aussi celle non formulée de l’intimité. Tirant son inspiration de sources variées – les mélodrames historiques, les romans populaires, les récits d’esclaves, la physiognomonie –, elle vient contrebalancer l’histoire d’une Amérique magnifiée par la littérature et le cinéma.
Ses grandes silhouettes découpées dont l’apparente simplicité surprend, mettent en scène le Sud d’avant la Guerre de Sécession, faisant apparaître la richesse d’un imaginaire débridé où se mêlent fantasmes et pensées, rapport à l’autre et à soi-même, passé, présent et futur. A l’image de son alter ego, la «négresse émancipée», âme libre dans un corps d’esclave, Kara Walker traverse l’histoire en observatrice lucide et inquiétante. Sans manichéisme ni militantisme offensif, elle pratique un art des questions déstabilisantes, parfois très controversé au sein de la communauté artistique noire américaine. Dans son oeuvre comme dans la réalité, le problème de la discrimination, de la vulnérabilité est présent sous toutes ses formes – raciales, sociales ou esthétiques. Un passionnant travail sur le passé pleinement contemporain entre installations, films, collages et panoramas.